Comment savoir si le moment est venu de dire aurevoir à votre compagnon ?

Reconnaître les indices qui traduisent que votre chien ou chat approche de la fin de sa vie peut être compliqué. Prendre la décision d’arrêter là peut paraître impossible, mais c’est parfois la meilleure solution pour votre compagnon. Lors de maladies chroniques, votre animal alterne souvent les bons et les mauvais jours, comment savoir que c’est le bon moment ?
Les méthodes pour évaluer la qualité de vie
Quand on aborde l’euthanasie, la qualité de vie est au centre du débat. Il s’agit d’évaluer s’il existe un inconfort physique (des douleurs), si votre compagnon est en mesure de profiter du quotidien ou encore s’il est encore pleinement présent au niveau cérébral. Cependant la vieillesse n’est pas une maladie ! Il n’est pas question de prendre une décision juste parce que votre animal décline. Les vétérinaires utilisent des outils / grilles d’évaluation pour essayer de transposer de façon objective des paramètres subjectifs, afin de guider les propriétaires dans ces moments difficiles.
La grille que j’utilise repose sur l’évaluation des capacités d’interaction sociale de votre animal ; l’existence de signes de souffrance physique ; la présence ou non de sénilité ; l’autonomie sur les tâches simple du quotidien comme faire ses besoins / s’alimenter.
Le bon moment existe-t-il ?
Il est variable en fonction des situations, notamment selon la pathologie dont est atteint votre compagnon ou encore le contexte familial. Ce dernier est évidemment à prendre en compte : chaque personne aura un seuil d’acceptation de la fin de vie propre selon ses expériences passées. La grille d’évaluation de qualité de vie laisse une place à la subjectivité : deux personnes peuvent donner des scores différents sur le même critère appliqué au même animal.
C’est pourquoi j’utilise une autre grille qui s’attache aux inquiétudes que peuvent ressentir les accompagnants. Cette fin de vie est-elle perçue comme imminente et chargée d’angoisse, ou au contraire lointaine et gérable ?
Les indicateurs clefs d’une altération de qualité de vie
Une souffrance physique peut se reconnaître quand on sait quoi surveiller
- La douleur / l’inconfort : la douleur peut être associée à l’arthrose, des douleurs dentaires ou encore abdominales. Les animaux peuvent boiter, ou se mettre dans des positions algiques (fesses vers le haut, tête baissée). Ils peuvent avoir des difficultés à trouver une position pour se reposer, ou au contraire passer des heures sans bouger
- L’appétit et la prise de boisson : un animal qui refuse de manger plusieurs jours d’affilée peut souffrir de nausées, ou de douleurs abdominales. Les vomissements sont aussi marqueurs d’anomalie
- La malpropreté : un chien ou un chat qui n’est plus en mesure de se retenir pour faire ses besoins, voire qui urine ou défèque sous lui, est en inconfort certain.
- Les difficultés respiratoires : une toux importante, ou des difficultés pour trouver son air signent une altération de la qualité de vie sans aucun doute
Les changements de comportement
Certains changements de comportement peuvent être subtils (par exemple lors de sénilité), tandis que d’autres se révèlent dramatiques (comme l’agressivité)
- Le repli social : un compagnon autrefois sociable qui refuse les caresses, ou encore se cache dans des endroits inappropriés est souvent signe d’inconfort
- Les changements de rythme : certains animaux inversent leur cycle jour / nuit, et se mettent à déambuler toute la nuit durant tandis qu’ils dorment toute la journée
- Les changements émotionnels : l’anxiété s’aggrave avec l’âge et peut nuire à la qualité de vie de votre compagnon. Des vocalisations, des grognements ou encore des aboiements incessants en sont parfois le signe.
Ces changements indiquent ils qu’il faut arrêter là ?
Observer les différents critères listés ci-dessus est un signe d’appel que quelque chose se dégrade.
Certaines adaptations peuvent être faites afin d’améliorer la qualité de vie de votre compagnon, je vous invite pour cela à lire l’article que j’ai fait il y a quelques temps sur les aménagements intérieurs qui peuvent être faits à la maison.
Une médicalisation contre l’anxiété peut parfois aider aussi.
Malheureusement ces processus de vieillissement et/ou ces maladies chroniques évoluent irrémédiablement vers l’aggravation. Réaliser un suivi de la qualité de vie assez tôt et régulièrement permet de se préparer au mieux à la décision difficile à venir. L’accompagnement de fin de vie peut même être réalisé à domicile si c’est votre choix.
Certaines personnes me demandent parfois si l’euthanasie est incontournable : leur compagnon ne peut-il pas s’éteindre par lui-même ? Malheureusement l’arrêt cardiaque pendant le sommeil est une exception dans l’évolution des maladies chroniques. Les laisser s’aggraver jusqu’à la fin de vie de votre animal implique souvent de le voir traverser des moments très difficiles, de souffrance certaine (vomissements à répétition, incapacité à se déplacer, escarres, parfois même convulsions).
A l’inverse, l’accompagnement de fin de vie, surtout quand il est réfléchit en amont, est un acte paisible et sans douleur. Je n’ai d’ailleurs jamais rencontré de vétérinaire opposé à l’euthanasie.
Si vous rencontrez des difficultés dans votre prise de décision n’hésitez pas à contacter un vétérinaire de confiance qui saura vous guider. Ne restez pas seul dans ces moments difficiles.